Vendredi, le Tribunal Correctionnel de Limoges a condamné un père à 500€ d’amende avec sursis pour avoir donné la fessée à son fils de 9 ans, révèle le Populaire.
Le père s’en est expliqué ainsi : « Depuis plusieurs jours, mon fils ne me disait plus bonjour, je lui ai demandé pourquoi et il m’a répondu qu’il n’en avait pas envie. Je lui ai dit qu’il me devait le respect et oui, je lui ai donné une fessée« .
Les juges ont estimé qu’il s’agissait d’une violence doublée « d’un acte humiliant pour l’enfant qui, à 9 ans, se retrouve les fesses à l’air pour se faire frapper« , a déclaré la présidente du tribunal correctionnel Estelle Lamotte-Genet.
« Heureusement, nous n’en sommes plus au temps où parents et éducateurs infligeaient des punitions physiques. C’est un temps révolu« , a pour sa part commenté le vice-procureur Jean-Paul Lescat.
Je l’avoue, ma première réaction a été de me dire que c’était exagéré d’assimiler une fessée à une violence. Parce que lorsqu’on me parle de fessée, j’imagine un couple SM une légère tape sur le popotin à travers le pantalon, rien de plus.
J’ignore quelle a été la violence de cette fessée. Je ne pense pas qu’il soit possible de déterminer un seuil de souffrance, un seuil de « violence » au-delà duquel il faudrait condamner systématiquement ceux qui administrent des fessées. Les mots sont parfois bien plus cruels que les actes et pourtant ils ne sont pas condamnés. On entend des parents balancer à leur môme qu’il est méchant, qu’il les fait chier, qu’il est bon à rien et j’en passe, ce qui est destructeur, bien plus que n’importe quelle fessée.
Pourtant, fondamentalement, je suis d’accord sur le fait que la fessée doit à tout prix être évitée. Il faut réussir à se contenir car il s’agit d’une atteinte à la personne et surtout ça ne résout rien. Ma père m’a filé une énorme fessée une fois, je devais avoir 4 ans. Je n’en suis pas morte mais ça m’a marquée, dans tous les sens du terme. Je me rappelle que j’avais la trace de sa main sur ma fesse.
Le motif ? J’avais escaladé une armoire en grimpant sur les étagères et c’était très dangereux : j’aurais pu tomber car le meuble n’était pas solide et il se serait probablement renversé sur moi. Je peux vous dire que je ne l’ai plus jamais refait. Mais cela m’a sans doute donné une mauvaise image de mon père.
Exprimer son inquiétude, sa peur que je me blesse en me donnant une violente fessée, c’était contre-productif. Car au final, si je ne l’ai plus refait, ce n’est pas pour éviter de me blesser mais pour éviter de me reprendre une fessée.
Et surtout, comment rester crédible lorsqu’on explique à son enfant qu’on ne résout pas une situation conflictuelle par la violence si l’on est soi-même incapable de respecter cette leçon ?
Tout à fait d'accord, la fessée n'est pas une solution.
C'est sûr !
La fessée fait parfois du bien (et pas pour longtemps) à l'adulte, sûrement pas à l'enfant!
Même les adultes ne doivent pas en être friands. Enfin… la majorité d'entre eux 😉
Parfois on pète les plombs, pour ma part j'ai tendence à libérer la tension en criant un bon coup. Condamner quelqu'un pour une fessée me semble exagéré mais c'est sans doute le moyen de faire passer un message à la société. Comme tu le dis, il faut réussir à se contenir et donner le bon exemple.
C'est clair que parfois on peut frôler la crise de nerfs si les gnomes se déchaînent mais en général, en s'isolant un peu dans une chambre, en écoutant de la musique ou autre, ça permet de retrouver rapidement son self control !
Sujet délicat si on dépasse l’anecdote du fait divers et qu'on se demande comment se faire respecter de ses enfants quand ils franchissent inconsciemment (ou pas …) largement les bornes (faut-il déjà avoir fixé les bornes !) …
La plupart du temps j'ai l'impression que chacun d'entre nous, excédé, cède à la violence (un bon coup de gueule – qui en général calme directement le tumulte – voire une tape, une gifle (bien que parait-il, il n'y a pas de "petite" gifle … où dans ce cas, une fessée …).
Ok, la violence (verbale ou physique), c'est mal, c'est un aveu d'échec …
En même temps, pour être crédible, suffit il de déclamer un discours moralisateur ?
– "Non, ma petite, ce n'est pas bien de grimper en haut de ce meuble qui fait 10 fois ton poids et pourrait te faire très mal en tombant."
– "Oui papa, je comprends et je ne le referais plus." (Tout en pensant: cause toujours, tu m'intéresses ! :p)
P.S: A qui va t'on donner les 500€ ? 🙂
W.
Déjà, on ne peut raisonnablement pas gilfer son gnome ou lui donner une fessée déculottée puis ensuite lui expliquer qu'il ne faut pas être violent avec ses camarades. Partant de ce principe, il faut se faire respecter par ses enfants sans être violent. Moi par exemple je leur demande de s'excuser et/ou d'aller dans leur chambre ou de se mettre au coin pendant 5 minutes et ça marche très bien. C'est évident que lorsque mes gnomes auront grandi, il faudra trouver d'autres trucs…
Le discours moralisateur, ça marche à partir de 6 ans en gros. Honnêtement je ne sais pas si je l'aurais refait si mon père m'avait juste expliqué en quoi c'était dangereux. Je pense que non… On apprend de ses erreurs quoiqu'il arrive (même s'il vaut mieux éviter de se prendre une armoire sur la gueule).
Ma mère me disait souvent "faute avouée à moitié pardonnée" et je sais que ça a bien marché avec moi, genre le jour où j'ai pété un verre en cristal je suis allée la voir pour avouer et du coup je n'ai pas été punie 😉
PS : en l'occurrence les parents sont séparés et c'est la mère qui a porté plainte pour "violence sans incapacité sur un mineur de 15 ans par un ascendant ou une personne ayant autorité". L'amende de 500€ est avec sursis. Mais la mère a quand même obtenu 150€ au titre du préjudice moral…