Les remarques désobligeantes envers les enfants : les causes
La plupart des personnes qui ont des remarques désagréables envers un enfant ignorent le processus évolutif des enfants. Ce qu’il reproche aux enfants c’est de faire du bruit, de se montrer capricieux, d’être agité.
Ces comportements qui peuvent agacer un adulte sont normaux chez un enfant et sont le signe qu’il grandit bien.
Ces personnes disent aux enfants qu’ils sont méchants ou mal-éduqués à cause de leurs agissements. En tant que parent, ces paroles peuvent vous frustrer et vous pousser à vous questionner sur l’efficacité de l’éducation que vous donnez à votre enfant.
Vous ne devez pas vous laisser envahir par des émotions qui risquent d’avoir un impact négatif sur votre enfant.
Il faut adopter une démarche en plusieurs étapes lorsqu’une personne tente de rabaisser votre enfant :
- Calmer votre enfant ;
- Discuter avec l’agresseur ;
- Éloigner les personnes toxiques de votre entourage.
1. Calmer votre enfant
Si un adulte dit des mots blessants envers votre enfant, vous devez avoir une discussion avec ce dernier. Beaucoup de parents pris de colère engagent une violente discussion avec l’agresseur.
Étant en colère, vous risquez de sortir des mots qui ne sont pas réfléchis en entrant dans cette confrontation. Vous allez envoyer un signal négatif à votre enfant en agissant ainsi.
Les prochaines fois qu’il sera agressé verbalement, il va vouloir répondre en engageant une discussion violente.
Calmer votre enfant à la suite d’une agression verbale implique trois étapes :
- Reparler de la scène ;
- Situer la responsabilité de votre enfant ;
- Amener votre enfant à ne pas accorder trop d’importance aux paroles des autres.
Reparler de la scène
Il faut que vous parliez de cela avec votre enfant même si la scène a été violente. Commencez par lui dire que vous êtes désolé et expliquez-lui en des termes clairs que vous n’êtes pas d’accord avec les propos de l’agresseur.
Si l’agresseur a traité votre enfant de mal éduqué ou lui a dit qu’il est méchant, dites-lui que ce n’est pas le cas et qu’il est au contraire un gentil garçon ou une gentille fille. Cette première phase ne doit pas être expéditive.
Prenez le temps de répéter à plusieurs reprises à votre enfant des paroles visant à le calmer. Donnez-lui l’occasion de s’exprimer à son tour et écoutez-le attentivement.
Situer la responsabilité de votre enfant
Rien ne justifie qu’un adulte rabaisse un enfant. Lorsque vous aurez fini de calmer votre enfant, vous devrez lui expliquer sa part de responsabilité. Attention ! il ne faut pas le culpabiliser.
Vous devez l’amener à comprendre qu’au lieu de devenir nerveux quand il se sent frustré ou contrarié, il doit apprendre à s’exprimer de façon verbale. Il doit être amené à dire ce qu’il pense et ce qu’il veut sans faire des gestes déplacés envers les personnes qui se trouvent dans son entourage.
Il doit parvenir à expliquer aux personnes se trouvant dans son entourage les raisons de sa frustration. S’il juge une situation injuste, il doit pouvoir le dire au lieu de commencer par faire des caprices ou par jeter violemment au sol tout ce qui lui tombe sous la main.
Amener votre enfant à ne pas accorder trop d’importances aux paroles des autres
Votre enfant va connaître des agressions verbales tout au long de sa vie. Il va se porter mieux s’il sait prendre ses distances par rapport aux propos blessants des autres.
Vous devez expliquer à l’enfant qu’il n’est pas à l’origine des sautes d’humeur ou de la colère des autres et qu’il ne doit pas accorder trop d’importance aux paroles blessantes que ces derniers vont lui adresser.
Votre enfant a besoin de savoir qu’une parole qui sort de la bouche d’un adulte n’est pas forcément vraie. Il doit comprendre que les adultes qui l’entourent sont stressés et qu’ils peuvent mal interpréter un geste banal de sa part.
Toutes ces phases doivent être accomplies de manière méthodique et avec patience. Vous ne devez pas monopoliser la parole. Votre enfant doit aussi dire ce qu’il a sur le cœur. L’objectif principal est qu’il se sente compris et accepté à la fin de vos échanges.
2. Discuter avec l’agresseur
Vous devez avoir une discussion avec la personne à l’origine de l’agression ou des critiques après avoir calmé votre enfant.
Il faut vous assurer que cette dernière est calme avant d’entamer le dialogue. Les échanges peuvent se transformer en une dispute si vous ne gardez pas votre calme.
La nature de l’agression verbale importe peu. Les personnes qui cherchent à rabaisser un enfant peuvent être des proches de la famille comme les grands-parents ou les tantes. Il faut avoir une sérieuse discussion avec eux pour éviter que la situation se reproduise dans un futur proche.
Vous devez commencer par aborder l’agresseur calmement et introduire le sujet. Veillez à ce que l’enfant n’assiste pas à la scène. Les adultes n’aiment pas se sentir décrédibiliser devant des enfants.
Ne culpabilisez pas l’agresseur, cela risque d’entraîner une réaction de défense de sa part. Faites-lui comprendre que ces propos envers votre enfant mettent ce dernier mal à l’aise. Dites-lui que vous tenez à la relation que vous avez avec lui et que vous ne voulez pas que les relations ou les tensions se compliquent.
Faites-lui comprendre qu’il peut faire des reproches à l’enfant d’une façon calme. Il doit lui expliquer pourquoi son comportement n’est pas convenable et que les propos blessants ne sont pas bien pour le développement social et comportemental de votre enfant.
Si l’agresseur a du respect pour vous et tient à votre relation, il ne devrait pas critiquer vos propos. Il vous dira qu’il est désolé et va promettre de faire un effort pour ne plus blesser votre enfant.
Au cours de ces genres de discussion, certains agresseurs peuvent refuser de vous écouter et estiment que vous protégez votre enfant de manière excessive. Certains peuvent aller jusqu’à dire que votre enfant est pourri gâté et qu’ils sont là pour les redresser.
Si c’est le cas, vous devez comprendre qu’il est temps de vous éloigner des personnes toxiques.
3. Éloigner les personnes toxiques de votre entourage
Si malgré vos tentatives de dialogue avec l’agresseur, celui-ci continue à vouloir rabaisser votre enfant dès que l’occasion se présente, vous devez prendre vos distances.
S’il s’agit d’une connaissance ou d’un proche, vous pouvez arrêter de l’inviter chez vous.
S’il s’agit d’un membre de la famille, vous pouvez lui faire comprendre que vous souhaitez que ses interactions avec votre enfant soient limitées pour le moment.
Ce type de décision n’est pas facile à prendre, mais c’est nécessaire. Avant de définir les nouvelles limites de votre relation avec l’agresseur, il faut en parler avec votre enfant pour avoir son avis.