Moi, mes 3 enfants et mes doutes

En allant chercher Choupi à la maternelle, une maman, qui me voyait avec micro-gnome dans la poussette et mes 2 aînés à côté, m’a lancé, en souriant : « vous au moins, vous ne devez pas vous ennuyer à la maison ! » Autant te dire que cette maman a visé dans le mille.

Clairement, 95% du temps, je suis absolument ravie -et même très fière- d’avoir mes 3 enfants à 28 ans, et de pouvoir m’en occuper à plein temps. Mais il reste cette quotité de 5%, obscurcie par des moments de doute, de lassitude, d’extrême fatigue, ces moments où je me dis que tout n’est pas toujours rose quand on est à la tête d’une petite tribu.

Il y a aussi de vraies remises en question : « suis-je à la hauteur ? », « est-ce que je les éduque bien ? », « est-ce que j’arrive à leur transmettre de bonnes valeurs ? », « est-ce que je suis trop laxiste ou au contraire trop chiante ? », « est-ce que j’ai bien fait de prendre un congé parental pour m’occuper d’eux à plein temps ? », « est-ce qu’une nounou ne ferait pas mieux que moi ? », « est-ce que je leur donne assez ? », bref, suis-je une bonne maman ?

Et est-ce que c’est normal que parfois je rêve de passer un week-end
sans mes enfants (que j’aime pourtant plus que tout), que je rêve de
passer la journée vautrée dans le lit avec le Mâle, à regarder d’une
traite la dernière saison d’How I met your mother par exemple, sans risquer d’être dérangée, sans avoir à me soucier de rien (pas de repas à préparer, pas de gnomes à habiller…) ?

Le Mâle m’a rassurée l’autre soir en me disant que c’était justement parce que je me posais toutes ces questions que j’étais une bonne maman (il est chou le Mâle). Mais ça ne m’empêche pas de me sentir parfois angoissée. Etre parent, bon sang, mais quelle sacrée responsabilité ! Et il n’y a pas beaucoup d’inné là-dedans ! C’est le métier d’une vie, et pourtant, aucune formation, non, que dalle, il faut apprendre sur le tas ma bonne dame. Tu as un suivi de folie pendant que tu es enceinte, puis tu accouches, puis on te montre brièvement comment t’occuper du nouveau venu, et après, hop, démerde-toi, félicitations, tu es devenue maman !

Au fond, ce ne sont pas les premiers mois de vie qui sont les plus stressants. Certes, tu te sens toujours un peu conne en rentrant de la maternité, avec ton babycoque sous le bras. Mais c’est si simple au début quand on y pense, c’est presque mécanique : donner le sein (ou le bib), changer la couche, donner le bain, faire des guili-guili, des bisous, prendre des milliers de photos… Ce n’est que lorsque bébé grandit que l’éducation démarre vraiment. Et on a si peur de mal faire ! Pas question que le premier enfant serve de « brouillon » !

Je me suis souvent dit qu’on pourrait dispenser des cours de « parentalité » en plus des cours de préparation à l’accouchement. Franchement, on te prépare à donner naissance à ton bébé mais pas à l’élever, à le comprendre, à connaître ses besoins autres que ses besoins primaires. Est-ce bien raisonnable ? Lors de ma première grossesse, j’avais assisté à une conférence donnée par le chef du service pédiatrie de la maternité et il nous avait appris plein de choses passionnantes sur le comportement et l’éveil du bébé.

Après, il existe 10.000 façons de voir les choses en matière d’éducation, il n’y a qu’à voir le nombre impressionnant de bouquins qui existent en la matière. Mais bon, je trouve qu’il serait judicieux de pouvoir entendre des femmes déjà mamans témoigner de leur expérience, de profiter des enseignements de pédiatres, de pédopsychiatres, de puéricultrices, de professeurs… En attendant, il existe des revues comme Enfant, Parents, Famili, et des émissions comme Les Maternelles ou Allô Rufo qui permettent de trouver quelques réponses à nos questions. Il y a aussi l’entourage, les forums, etc. On n’est tout de même pas complètement livrées à nous-mêmes, c’est vrai. Les femmes du siècle dernier devaient se sentir beaucoup plus seules…

Le Père Noël m’a bien gâtée

Heureusement, il suffit souvent d’un éclat de rire, d’un moment de complicité ou de tendresse avec mes gnomes pour que mes doutes et mes appréhensions se dissipent. Ils reviendront, c’est certain, je suis du genre anxieuse comme fille. Mais bon, je m’accroche et j’essaie de faire de mon mieux.

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  • Anonyme
    18/12/2012

    Mais oui ne t'en fais pas, on se pose des milliards de questions sur notre façon de faire, et c'est normal, l'inverse serait presque anormal. C'est déjà tellement de responsabilités un enfant, alors trois ! Tu es à la hauteur, devenir maman nous rend plus stressées, angoissées, mais aussi plus fortes ! Des bisous.
    M.


    • Clémence
      18/12/2012

      Merci beaucoup <3


  • Anonyme
    18/12/2012

    N'oublie pas qu'une grande partie de "l'education" des enfants est en faite un resultat de leur environmeent (quartier, ecole, copains etc.) et non pas des efforts pedagogiques de leurs parents. Personellement je me vois plus en selectionneuse et coordinatrice de ces environements qu'autre chose – excepte biensur pour les repas, les dents et les bisous! Biz de Dubai 😉


    • Clémence
      18/12/2012

      C'est juste ! Pour l'instant, leur environnement se résume surtout à moi et la famille. Seul le "grand" va à l'école maternelle ! Mais tu as raison, dans peu de temps il y aura bien d'autres facteurs clé dans leur éducation. Bises d'une contrée moins exotique !


  • Anaïs Petitevie
    18/12/2012

    Elle est trop belle cette photo, c'est vrai tu as une belle famille et je suis sure que tu fais tt très bien et au mieux pour eux. bisous


    • Clémence
      18/12/2012

      Merci Anaïs <3 C'est ce que j'essaie de me dire. Je t'embrasse et j'espère que tu vas mieux <3


  • une maman
    18/12/2012

    +1 pour le week-end sans enfants ! Il ne faut pas culpabiliser, on les aime plus que tout nos gamins, mais parfois on a aussi besoin de souffler, de prendre du temps pour nous. T'es une super maman et avoir mis de côté ton boulot pour prendre soin d'eux à plein temps en est une très jolie preuve <3


    • Clémence
      18/12/2012

      Merci beaucoup, je suis très touchée.


  • Diline
    18/12/2012

    Je me pose souvent les mêmes questions, en ayant les mêmes doutes… ce doit être le lot de la plupart des mamans
    Et je te rejoins totalement au sujet des éventuelles préparations a la parentalité
    certe chaque famille et chaque enfant est différent, les valeurs ne sont pas les mêmes donc l'éducation donnée n'est pas égale
    mais ne serait ce que pour avoir des bases… être plus sur de soi !


    • Clémence
      18/12/2012

      C'est vrai, on se pose tellement de questions ! Ce serait une bonne chose que des préparations à la parentalité soient proposées aux futures mamans. Je vais voir si je ne peux pas faire remonter l'idée…


  • Lucky Sophie
    18/12/2012

    Je me suis faite la même réflexion que toi sur les cours de parentalité, il paraît que ça existe en Angleterre et ça m'aurait plu même si ce n'est pas LA solution !


    • Clémence
      18/12/2012

      J'ignorais que ça existait en Angleterre, même si ça n'est pas LA solution comme tu le soulignes, c'est pas mal quand même !


  • Hélène
    18/12/2012

    Tu sais, lorsque tu dis que les femmes du siècle dernier devaient se sentir plus seules, ce n'était pas forcément un mal car de nos jours, c'est l'inverse : on croule sous les informations, les faites-ci, faites-ça, puis 10 ans plus tard on te dit : ah bah non il ne fallait surtout pas faire comme ça ! On vit dans un monde rempli d'informations contradictoires et ça nous fait douter de tout ! On fait ce qu'on peut, ce que l'on croit être le mieux pour nos enfants, et c'est déjà pas si mal. Il ne faut pas trop se prendre la tête, et surtout ne pas se laisser influencer par les donneurs de leçons… Allez, courage !


    • Clémence
      18/12/2012

      Tu as tout à fait raison, et j'ajouterai que le mieux est l'ennemi du bien. Parfois on veut en faire trop,on veut tout lire, tout savoir, tout entendre, et on s'y perd ! Merci pour ton message !


  • Véronique
    18/12/2012

    Etre maman, c'est le plus beau des métiers mais aussi le plus difficile. Fais-toi confiance ! Crois les paroles d'une vieille maman sage bientôt mamie !


    • Clémence
      18/12/2012

      Merci beaucoup pour ces paroles si sages 😉


  • Val1603
    18/12/2012

    Que l'on ait un, deux, trois ou encore plus d'enfants… nos interrogations restent les mêmes… et nos envies de temps en temps de ne pas les avoir dans les pattes – le temps d'une journée ou d'un week-end – aussi…
    Mais comme tu le dis si bien… un sourire… un regard… et on est aux anges de les avoir près de nous.


    • Clémence
      18/12/2012

      Elles restent les mêmes, tu as raison, mais dans mon cas elles sont multipliées par le nombre d'enfants, héhéhé ! Pour rien au monde je ne reviendrais sur ma décision d'avoir une famille nombreuse et de les faire passer avant tout, je suis heureuse avec mes 3 petits chérubins, même avec mes appréhensions et des gros moments de fatigue ! Il y a des hauts et quelques bas, c'est sûr, et ça fait du bien d'en parler. C'est important aussi de dire que tout n'est pas toujours rose quand on est maman !


  • mmpsherself
    18/12/2012

    en même temps comment ne pas avoir juste envie de se manger toutes les saisons de toute la série HIMYM, c'est tellement énorme !
    ces moments sans les enfants sont tellement importants pour nous et pour eux qui partagent des moments privilégiés avec d'autres proches, dés lors qu'on peut, il ne faut pas hésiter à le faire !


    • Clémence
      18/12/2012

      C'est bien vrai ! Hâte qu'on se fasse la saison 7 avec le Mâle, ça fait au moins une semaine qu'on a reçu le coffret mais pas encore eu le temps de démarrer… L'avantage avec cette série, c'est que les épisodes ne durent pas une plombe et comme on l'écoute en VO sous-titrée, même avec les enfants qui se marrent en sautant sur le lit, c'est faisable ! Longue vie à Barney (he's awesome) !


  • Anonyme
    19/12/2012

    Toutes ces interrogations sont bien légitimes, elles sont même le propre d'une maman ! Rassure-toi, on se pose toutes tellement de questions, et finalement, on y arrive, ils ne sont pas malheureux nos enfants, on les aime, ils le savent, malgré nos doutes, ils sentent qu'on fait notre maximum !

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