Cette semaine de rentrée sera passée à une vitesse folle. Je suis vraiment contente -soulagée même- que tout se soit bien passé pour les gnomes, en particulier pour Choupi qui est très timide et qui a donc du mal à aller vers les autres. L’année dernière, il a mis beaucoup de temps à s’intégrer dans sa nouvelle classe et je trouve qu’il a réalisé des progrès fous cette année.
Cela peut paraître dingue venant d’une maman blogueuse comme moi, mais je ne suis pas à l’aise avec les autres gens, je souffre moi aussi d’une légère phobie sociale. Dès qu’il s’agit d’assister à une réunion ou de me rendre à une journée portes ouvertes, je panique (et je n’y vais pas) (le Mâle me remplace ou m’accompagne quand c’est possible). Tenir un blog, c’est facile, on est caché derrière un écran. Pourtant j’aimerais bien rencontrer en vrai certaines blogueuses, quitte à prendre trois Lysanxia avant.
Je m’en veux car je sais que ce doit être en partie à cause de moi si Choupi est si réservé et méfiant vis-à-vis des « inconnus ». En fac de droit par exemple, j’avais ma bande de copines, et au bout de quelques semaines, une nouvelle fille a voulu s’intégrer dans notre groupe. Je l’avoue, j’ai freiné des quatre fers. On a fini par avoir une discussion elle et moi et ça m’a soulagée d’un poids. Elle a compris que le problème venait de moi, et ça m’a aidé à l’accepter, et même à en faire ma meilleure amie. Malheureusement j’ai perdu sa trace après la maîtrise, j’ai changé de cursus (vive la politique) et j’ai décroché un stage puis un boulot d’assistante parlementaire à l’Assemblée Nationale.
Ce qui est dingue c’est que dans ma profession, on est en contact avec plein de gens mais lorsqu’on n’est pas en circonscription, on rencontre finalement très peu d’administrés (d’électeurs), on échange surtout par mail, par courrier et un peu par téléphone. Cela est sans doute ce qui explique que j’aimais bosser pour un député. Un patron en ligne directe, que l’on voit 3 jours par semaine, et qui juge sur pièces la qualité de mon boulot. Le travail d’équipe, très peu pour moi, je me fais toujours arnaquer.
Où j’en étais moi ? Ah oui, la timidité. Bah lorsqu’il le faut, j’suis capable de parler devant 100 personnes, j’ai les joues empourprées et le cœur qui tressaute dans ma poitrine, mais je peux le faire. Mais si ce n’est pas indispensable, c’est donc dispensable, c’est donc sans moi. Pourtant je l’admets, lorsque j’avais prononcé un discours sur les réformes à effectuer en matière d’éducation devant le conseil régional jeunes, j’avais très chaud et je sentais mon cœur battre dans mes tempes mais une fois terminé, je me suis sentie toute excitée et vraiment bien. Les applaudissements m’ont galvanisée. Mais surtout excitée. Christian Grey aurait apprécié l’effet sur ma petite culotte.
J’envie parfois ces gens qui ont toujours quelque chose à dire, en toutes circonstances. Moi j’suis plutôt du genre à intérioriser, à me demander quoi dire, non sérieusement, je manque de répartie. Est-ce je vais handicaper mes enfants avec mon manque de gouaille ? Au collège (NDLR : les pires années de ma vie), si on m’insultait, j’étais plutôt du genre à faire style je n’ai rien entendu, je passe mon chemin. Au lycée je me suis fait des copines, ô miracle les personnes de ma classe me paraissaient toutes plus ou moins sensées (merci Descartes).
Il y a un truc que j’ai découvert pendant ces années lycée. Il faut arrêter de se croire unique. On se sent tous uniques. On se sent tous très intelligent, très mature, très doué et surtout incompris. On a tous l’impression d’avoir des réflexions très profondes sur tout un tas de sujets alors qu’en fait le voisin en fait tout autant et pense pareillement. Une fois qu’on a assimilé qu’on est tous le con d’un autre (voire de plusieurs autres), je trouve qu’on désenfle du ciboulot et ça fait un bien fou à la communauté. La question est ensuite de savoir de qui est-on le con ? Je vous laisse réfléchir à cela calmement. Moi je vais me coucher.
Ton boulot, il claque! ^^