J’ai toujours appréhendé les rentrées scolaires, du genre à angoisser dès la seconde quinzaine d’août. Je faisais un cauchemar récurrent : j’arrivais en retard et en pyjama à l’école, rien que ça… Ou alors en chaussons et j’avais la honte… Cette année, je m’attendais à angoisser comme une malade puisque mon aîné, Choupi pour les intimes, faisait sa première rentrée scolaire à la maternelle. Finalement, ce fut plutôt une grande dose d’émotions !
Mardi matin, les parents pouvaient amener leur gnome entre 9h et 10h. Nous y sommes allés à pied tous les cinq vers 9h15, Titange tout contre moi dans le porte-bébé, avec le Mâle, Choupi et Poupette (on a du bol, la maternelle est à 150m de chez nous).
Déjà, le réveil n’a pas été simple, Choupi étant habitué à suivre un rythme de grand-comme-nous : couche-tard, et lève-très-tard. On a eu beau essayer de décaler son horaire de coucher, avant 22h c’est carrément impossible. Du coup tu imagines bien sa tête à 8h, lorsque le réveil a sonné (« arrête Papa, demain bip-bip » a-t-il protesté).
Mais passé le choc du réveil aux aurores, la suite des évènements fut délicate. Comme beaucoup de parents, nous l’avons abreuvé de recommandations concernant le pipi et le caca dans les toilettes de l’école (« et surtout tu n’oublies pas de dire à la maîtresse ou à son assistante lorsque tu as envie, hein Choupi !« ), nous l’avons complimenté (« ça y est tu vas aller à l’école, tu es un grand garçon maintenant, nous sommes fiers de toi« ), et nous l’avons pré-rassuré en lui réexpliquant bien le déroulement de la matinée (« on va à l’école, on reste un peu avec toi, ensuite on rentre à la maison pendant que tu pleureras t’amuseras, et ensuite on reviendra te chercher et nous déjeunerons tous ensemble« ).
En arrivant sur les lieux, la directrice nous accueille et nous indique dans quelle classe est notre Choupi. Pas avec elle -ouf car elle semble sèche- mais avec une toute nouvelle institutrice dans l’école, Stéphanie. En arrivant dans la salle de classe, grand moment de fébrilité en voyant 4 petits gnomes pleurer à chaudes larmes. Et paf, c’est plus fort que moi, un trop-plein d’émotions, je sens les larmes me monter aux yeux.
Je remarque que la lèvre inférieure de Choupi commence à trembler, mais non, il tient le coup. Il faut dire que le Mâle assure en disant d’un air convaincu que tout va bien se passer, et finalement c’est moi qui essuie une larme sur ma joue. Un restant d’hormones de grossesse me dis-je.
La maîtresse est jeune et très douce, le contact passe bien, je suis contente car c’est un bon départ ! Je fais également la connaissance de Dominique, l’ATSEM, qui épaule la maîtresse tout au long de la journée. Nous échangeons quelques mots, Choupi se détache progressivement de nous et se dirige dans le fond de la classe, vers le coin cuisine : cuisinière, grille-pain, four, faux aliments, dînette… Il y a de quoi faire ! Il reste néanmoins sur la réserve, on ne le sent pas super à l’aise, il parle peu et garde ses doudous Pinou et Raton tout contre lui.
Près des jeux d’encastrement, deux petits garçons pleurent encore à chaudes larmes, et un autre se retient de pleurer dans le coin lecture. Je vois bien ses larmes affleurer… Je sens que ça monte de nouveau de mon côté, alors j’essaie de le consoler en lui disant que tout va bien se passer, qu’il va s’amuser et se faire des copains, puis je file rejoindre les miens.
Ma Poupette était comme chez elle. Impériale. Je la vois qui adresse la parole à d’autres enfants, qui prend des poupons et les balade, qui annonce à haute voix qu’elle a deux bébés, puis elle s’installe à l’atelier dessin et enchaîne les gribouillages sur des feuilles de dessin. Dominique vient vers moi et me demande le prénom de ma fille car elle pense qu’elle fait partie de la classe ! Au moins l’année prochaine, je serai tranquille…
Mais revenons-en à mon Choupi. Pendant qu’il s’amuse avec les ustensiles de cuisine, nous lui disons « au revoir » ou plutôt « à tout à l’heure », car il ne reste que la matinée (c’est recommandé lorsque les parents le peuvent). Il nous dit gentiment « au revoir » et ne semble pas plus ému que ça de nous voir partir. Surpris, nous restons un petit moment dans le couloir pour l’épier discrètement, mais rien, pas un brin d’affolement, il s’amuse avec un autre petit garçon. Nous rentrons… En ne pensant qu’à lui…
11h45. Je n’en peux plus. Je frétille d’impatience à l’idée de savoir comment s’est passée cette première matinée d’école. Nous arrivons à 11h50 devant les grilles. 11h59, le portail s’ouvre enfin. Nous fonçons vers la classe de Choupi. Et là en arrivant, nous croisons une file de petits gnomes qui partent manger à la cantine. Chacun a les bras sur les épaules de celui qui le précède, c’est mignon comme tout.
Mon Choupi est dans la classe et semble un peu tristounet. En nous voyant, ses yeux s’illuminent ! Et ça, ça fait chaud au coeur d’une maman ! Sa maîtresse nous donne le carnet de liaison avec de la paperasse à remplir et nous fait un petit bilan de la matinée : Choupi n’a pas beaucoup parlé, il observait beaucoup. Mais il n’a pas pleuré. On embarque ses affaires et on lui demande ce qu’il a fait : « on a joué, on a chanté mais les paroles étaient difficiles« .
Aujourd’hui, c’était donc sa deuxième matinée d’école. Le Mâle l’a déposé ce matin mais ce fut terrible : plein de parents avaient compris que la rentrée avait lieu ce matin suite à la réunion d’information organisée fin juin au cours de laquelle la directrice avait dit… jeudi. Heureusement, nous l’avions ratée car j’accouchais quasiment au même moment ! La rectification de la date n’avait été affichée que ce lundi sur le panneau d’affichage alors on aurait débarqué ce matin nous aussi…
A cause de ce couac, un quart de la classe était absent mardi matin et pour eux, la séparation fut âpre car aujourd’hui, les parents n’avaient pas le droit de rester en classe très longtemps… Le Mâle m’a dit que ça pleurait de partout et en plus, il y a eu un effet d’entraînement : presque tous les gnomes crisaient et la maîtresse semblait horrifiée (du genre « mais pourquoi ai-je choisi d’enseigner en petite section« ). Elle devait même user de son corps pour faire barrage aux enfants qui voulaient sortir de classe pour rejoindre leurs parents… Bref, début de journée cataclysmique (sauf pour Titange qui a fait sa première nuit de 8h, youhouuu !).
Et là bien sûr, notre Choupi héroïque du mardi n’a pas tenu le coup. C’en était de trop ! Grosse crise de larmes, il s’est cramponné à ses doudous, a hurlé « Papa reviens !!! » lorsque le Mâle est parti. Gloups. Dur, dur pour le Mâle qui a également ressenti une légère humidité lacrymale.
Inutile de te dire que lorsqu’il m’a raconté comment s’était passé le dépôt du Choupi, j’avais une grosse boule dans le ventre et je regardais l’heure toutes les 10 minutes en me demandant comment ça se passait. J’imaginais la maîtresse décomposée, entourée d’enfants hurlant, sanglotant, avec leurs doudous morveux (rien de mieux qu’un doudou pour s’éponger le nez).
A l’ouverture des grilles, à midi, moi, Titange et Poupette avons foncé rejoindre Choupi. Ce dernier papotait avec un autre gnome. En me voyant il a crié « oh c’est Maman !« . Il était tout souriant. La maîtresse m’a confié que ce fut rude mais que les enfants ont fini par se calmer. Mon Choupi a adoré faire des dessins et elle m’a dit que c’était super car il connaissait parfaitement toutes les couleurs (un compliment, ça fait toujours plaisir).
Après un adorable « au revoir Maîtresse, à demain » de la part de mon Choupi, nous avons pris le chemin du retour. J’étais soulagée ! Finalement, le plus éprouvant, c’est pour les parents !
ah c'est sympa cela choupi doit avoir pleins d'ami(es), c'est un moment si important pour eux dans leur vie qui se construis petit à petit, en plus j'ai l'impression à chaque fois que je lis de tel article de revenir en arrière, bref une cure de jouvence pour moi, merci, amitiés
Le temps passe vite… Bonne fin de semaine Thierry, amitiés.
Que d'émotions comme tu dis, et je te raconte pas la rentrée du petit en CP 😉
J'imagine !!! J'espère que tout s'est bien passé !
Sympa de te lire…moi je suis de l'autre côté, la maîtresse qui tentent de calmer les pleurs…parcontre, souvent, le pire c'est le lundi…les petits filous pensent que ça y est ils sont allés à l'école et ils ne comprennent pas trop pourquoi on les ramene encore…"non mais oh va pas falloir abuser non?"
Courage c'est impressionnant mais beaucoup se calment desque papa et maman ont tourné les talons!
Demain j'ai pour la premiere fois les 30 d'un coup ça va être quelque chose!!
Bon courage, 30 élèves c'est beaucoup ! La directrice avait également dit que le pire c'était le jeudi puis le lundi ! Bon ben, on verra… Tu enseignes en petite section ?